Paysages sonore de Belsunce

installation sonore du 06 au 23 décembre 2006 à la compagnie, à Marseille

vous pouvez ÉCOUTER des extraits, ou LIRE un article parut dans la revue ESSE au sujet de l’exposition.

« Cela fait quatre ans que je sillonne les rues du quartier Belsunce, et les écoute. J’y ai réalisé des enregistrements, lors d’ateliers et de tournages. De leurs réécoutes est né le désir de travailler la matière sonore urbaine, pour elle-même et pour ce qu’elle contient, de tenter sa représentation, sa diffusion ».

rue des petites maries

Happy new ear !
JOHN CAGE

« L’environnement sonore urbain apparaît souvent comme une pollution, un flux presque continu de bruits inutiles, parasites, agressifs, absurdes. Les événements d’intensités diverses qui le composent sont pourtant, autant de traces, de codes, d’indices de ce qui se joue, chaque jour dans ces rues. Belsunce est un quartier du centre ville, ceinturé de boulevards, dont le coeur reste relativement épargné par la circulation. On y entend l’activité de ceux qui y vivent et y travaillent, de ceux qui le traversent.
Tout moment urbain porte une signature sonore, qui prend forme dans le bâti, et son agencement (XVIIème siècle) :
“la ville sonne”.

Proposer une diffusion de ces enregistrements et donner à entendre ce qui a été “trappé”, suscite une attention nouvelle à cet environnement. Il y a dans l’écoute de ce flux et son appropriation, quelque chose de l’ordre du passage et de l’expérience. Ce qu’un passant peut espérer de ce qu’il entend, ne reste toujours qu’un fragment de la totalité audible.
Quand il se promène dans une rue, cela ne fait jamais tableau pour son oreille et n’est pas entendu en tant qu’ensemble. Il ne pourrait dire, comme une vision, qu’il y a “çà et là” des sons. Il reste dans le successif, l’événementiel. C’est seulement s’il apporte un magnétophone pour enregistrer ce qui se passe que, plus tard, à la réécoute en studio, le tableau lui apparaîtra : le “paysage sonore” est un artefact de l’enregistrement. [1]
La notion de paysage était jusqu’à il y a une vingtaine d’années, rattachée uniquement au visuel. Depuis, on parle de “paysage sonore” dans des domaines aussi divers que le cinéma, l’architecture, la musicologie, les sciences humaines. Je me saisis ici de cette notion et tente d’en affiner une nouvelle définition. Je me consacre d’abord à la prise de son : trouver une place dans ces rues, chercher une durée juste de l’enregistrement, percevoir les rythmes et les matières de ce quartier sur une journée, une semaine, une année.
Je tamise en studio mes enregistrements des rues de Belsunce pour en extraire un matériau qui donne à entendre comment on s’y exprime, comment on l’habite, comment y résonne une sensation d’un paysage.
La diffusion est à inventer dans un espace spécifique, dans sa temporalité et dans les moyens techniques mis en oeuvre.
Je veux approcher la qualité et l’intensité d’un concert en laissant à l’auditeur la liberté de circulation qu’offre une installation ».
[1] Michel Chion, Le promeneur écoutant, Édition plume

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